Après avoir envoyé 113 CV (j'ai compté), après avoir répondu à 39 offres officielles de post doc, après avoir envoyé 80 candidatures spontanées, passé 8 entretiens, à Lund (Suède), Cambridge (UK), Orsay (Fr) et autour de San Francisco… et après avoir refusé 3 propositions, voici le dernier épisode de la saga : « Je veux travailler ! »
Un des conseils que l’on nous donne lors de la dernière année de thèse est de préparer notre futur. En particulier pour ceux qui veulent continuer dans la recherche et veulent faire un ou deux ans de post-doc. Préparer le futur, cela signifie penser le plus tôt possible à prendre contact avec des labos, parmi les collaborations que l’on a pendant la thèse, parmi les personnes rencontrées dans les conférences… Ouais, facile à dire. Si trouver un post-doc intéressant, à l’endroit désiré et sans l’aide d’un grand professeur qui vous aime bien est déjà assez compliqué et long, alors en trouver DEUX est (assez compliqué et long) z (z compris entre 2 et 4, question d'inter-corrélations).
C’est pourtant ce que nous devions faire Aurélie et moi en terminant notre thèse en octobre 2006. Si ma recherche de post-doc a commencé dès le mois de mars 2006 en répondant à des offres en Suède tout d’abord (et un entretien à Lund en juillet) et en prenant des contacts avec des labos en Europe, notre recherche parallèle n’a débuté qu’à partir d’octobre-novembre. Nous nous sommes focalisés d’abord sur l’Europe et l’Angleterre. Prises de contact, envoi de CV et entretien pour moi à Cambridge (UK) à la fin Octobre, juste après ma soutenance de thèse. D’autres contacts ont été pris à Canterbury et à Londres puis Cambridge pour Aurélie. Ah ! un premier lieu commun ! La joie fut de courte durée, je n’ai pas été retenu pour le poste. Mon CV commençant à bien circuler parmi mes connaissances, j’ai eu ensuite l’occasion de passer un entretien pour un poste à Orsay (région parisienne). Le poste était assez intéressant, très proche de mon travail de thèse, mais la région ne nous plaisait pas trop et Aurélie ne se sentait pas d’y travailler. Mon non plus d’ailleurs. Entre temps, Aurélie passe des entretiens en Suisse à EPFL (Lausanne). Le contact est bon ! Ils la veulent ! Enfin… en deuxième position dans la liste. Nos plans s’écroulent, on en était déjà presque à chercher un appartement à Lausanne… Retour à la case départ ? Non, pas tout à fait car Aurélie se fait proposer un poste à… San Francisco ! Ouhah, le rêve américain, la Californie, la possibilité de découvrir, apprendre, rencontrer. Hésitations… Allez, on y va ! Tu crois ? C’est loin ! Ouais, mais c’est peut-être une occasion à saisir tant qu’on est jeune non ? Et puis, on est libres tout les deux. T’as raison.
Et moi dans tout ça ? Ben, toutes mes recherches antérieurs sont à mettre à la corbeille ! Tous mes contacts ? Effacés, oubliés ! Bref, retour à la case départ. En plus, notre décision est à peine prise que je reçois une offre de poste à Cambridge… que je refuse. C’est vraiment mal foutu !
Envoi de nouveaux CV, lettres de motivation, réponses à des offres officielles dans la « Bay Area » (région de SF), prise de contact obligatoire avant de partir sur place pour essayer d’avoir des entretiens… je commence à être rôdé. Aurélie commence à travailler, je n’ai pas encore de rendez-vous et je ne peux rester sur le territoire que 90 jours… Stress. Et si c’était le piège américain ?
Finalement, je réussi à avoir de bons contacts. Prises de rendez-vous, entretiens. A UCSF, à Stanford University. Il faut attendre. Nouveaux entretiens, nouveaux contacts, tout s’accélère. Le blé est poussé, c’est l’heure de la moisson !
Mardi dernier, je reçois une offre de post-doc au Synchrotron de Stanford. Très intéressant, très proche de mon travail de thèse, très fondamental. Il s’agit de travailler sur une membrane hydrophobe (type Gore Tex) et d’y regarder la dynamique de l’eau avec les méthodes synchrotron. L’argent viendrait de Stockholm (Suède), avec la possibilité et le devoir d’y passer quelques séjours.
Mercredi, le lendemain, je suis à Stanford pour passer un second entretien à l’université. Le premier s’était très bien passé, je devais cette fois-ci rencontrer le reste de l’équipe. C’est très intéressant encore, dans un département sur l’environnement, l’eau et l’énergie. Il s’agit d’un travail très expérimental pour étudier les écoulements d’eau dans des formations géologiques, des roches, du charbon. L’application est le stockage géologique du CO2. L’équipe est très sympa. Je leur mets la pression : « j’ai d’autres offres sur le feu, il faut que je donne une réponse demain ». Bingo ! Le soir même je reçois une proposition écrite de leur part. Y’a des jours comme ça !
Me voilà maintenant dans l’obligation de choisir entre deux postes. Quel confort !
Mon choix s'est finalement porté sur les écoulements de gaz dans les roches. Début le 1er Mai, en attendant de faire les papiers, dont fameux visa J1.
JCP