21 avril 2007

I am a Giants fan...ou presque!



Hier soir j’ai assisté à mon premier match de base ball dans le stade des Giants, l’équipe de San Francisco. Le stade est juste à côté de mon labo, j’avais donc déjà un peu vu l’excitation qui accompagne les matchs (assez très fréquents). Des tonnes de gens qui débarquent tous habillés avec quelque chose en orange, la couleur officielle des Giants : une casquette, un T-shirt ou blouson. Des gens de tous les ages.
Mais hier soir, c’était moi, avec ma casquette des Giants. Le stade comprend environ 30 000 places, il est super beau. Le temps de trouver nos places et moi de regarder un peu dans tous les sens, de sentir l’odeur des frites et hot-dogs (hors de prix), on entend de la musique qui commence. Sentant que qqchose se passait, j’ai observé les autres supporters debouts qui avaient tous la casquette sur le cœur en train de chanter l’hymne américain, en regardant le drapeau américain! Un peu en retard donc, je me lève vite puis j’enlève ma casquette vite fait !
Ensuite, j’ai essayé de comprendre les règles et les hurlements des supporters mais je ne suis pas encore au point. J’ai compris deux ou trucs. Ce n’est pas hyper violent mais ça a l’air technique. La star locale est le numéro 25 Larry Bond. Les joueurs n’ont pas le physique de Zidane mais ils sont adulés quand même ! Finalement, j’ai vraiment bien aimé l’ambiance et je serai super contente d’y retourner après avoir un peu lu des trucs sur les règles !



C’est aujourd’hui que les français de San Francisco vont voter au consulat. Ce sera par procuration pour moi.

12 avril 2007

Les Français de l'étranger peuvent faire basculer le scrutin

Lu sur la page web du journal LE MONDE | 03.04.07 |

Le nombre des Français de l'étranger qui vont participer cette année aux élections françaises est en très forte augmentation. Près d'un million s'apprêtent à faire leur devoir électoral aux quatre bouts du monde, et surtout en Europe. Autant dire que leur vote pèsera lourd en cas de scrutin serré à l'élection présidentielle des 22 avril et 6 mai.

Selon les listes consulaires arrêtées le 28 février par la Commission nationale électorale, 941 364 électeurs se sont inscrits : 821 600 ont choisi d'exercer leur droit de vote de l'étranger, 119 764 participeront à l'élection en France, en votant personnellement ou par procuration. Ce petit million représente presque le double de ceux qui s'étaient inscrits en 2002 pour la dernière élection présidentielle, soit 436 063 électeurs de plus.

CAMPAGNE DE MOBILISATION

Cette augmentation reflète plusieurs phénomènes : d'abord une hausse très sensible du nombre de Français qui s'installent à l'étranger. Il est passé en sept ans de 2000 à 2006, d'un million à 1,37 million, dont 615 000 ont une double nationalité. Pour l'Europe seule, on est passé de 520 000 à 688 000 personnes. Et ce nombre n'intègre que les personnes inscrites sur les registres consulaires. En Europe notamment, où la proximité ne pousse pas forcément aux démarches administratives, un nombre indéterminé de Français ne se fait pas forcément connaître officiellement dans les consulats. Ils votent en France, où ils ont généralement gardé des attaches. La Belgique estime à 160 000 le nombre de Français chez elle, contre 82 000 officiellement.

L'importance de ces chiffres a amené les autorités françaises à prendre des mesures pour faciliter la participation au vote de leurs ressortissants. Il n'a pas échappé non plus aux dirigeants de la droite française au pouvoir qu'une majorité de ces Français de l'étranger leur avaient jusqu'ici toujours donné une majorité. Valérie Pécresse, dans un interview au quotidien suisse Le Matin, en octobre 2006, notait que "les deux tiers des Français à l'étranger votent UMP".

Le gouvernement a demandé à ses représentations à l'étranger de lancer des campagnes de mobilisation auprès des communautés. Et le nombre des bureaux de vote a été augmenté pour éviter d'avoir à parcourir des distances trop longues pour exercer son droit de vote. 546 bureaux seront ouverts, dont 164 bureaux de vote décentralisés créés en dehors des locaux consulaires.

Le vote des Français de l'étranger n'est pas non plus un vote complètement typique. On a affaire à des électeurs qui ont du recul par rapport aux préoccupations du pays et font rentrer davantage en ligne de compte l'image de la France à l'étranger, sa capacité d'influence.

Lors du premier tour de l'élection présidentielle de 2002, marqué par le score de Jean-Marie Le Pen, qui s'était imposé pour le deuxième tour en devançant Lionel Jospin, cet électorat s'était laissé beaucoup moins entraîner dans l'éclatement des suffrages observé en France. Le président Chirac avait obtenu 30,54 %, Lionel Jospin 22,75 % et Jean-Marie Le Pen 6,49 %.

Henri de Bresson

Article paru dans l'édition du 04.04.07.


Lu également dans Le Monde :

« Après l'Europe, l'Amérique du Nord est la seconde région du monde où les Français tentent leur chance. Selon une estimation du consulat de San Francisco, plus de 20 000 Français vivent dans la région de la ville californienne. Ils s'apprêtent eux aussi à voter les 22 avril et 6 mai prochains. La proportion des expatriés inscrits sur les listes électorales, traditionnellement maintenue à seulement 35 %, a connu une hausse significative, de l'ordre de 15 % sur l'ensemble de la circonscription d'après Patrice Servantie, le consul général adjoint. »


Forts de ces informations, nous nous sommes rendus mardi dernier à une réunion de l'association des français de l'étranger (AFE) pour y discuter du programme de Ségolène Royale. Cette branche de l'assoc' est très orientée PS. S'il y a pas eu réelement de débat au sujet du programme des autres candidats, cette réunion nous a en tout cas permis de renconter quelques contacts français. Le rendez-vous est pris le 21 avril (date du vote ici) après midi au "Café de la presse", célèbre auprès des français de la city, pour discuter un brin. Le dimanche en fin de matinée, nous devrions pouvoir suivre les résultats en direct à la télévision. Une autre réunion est prévue entre les deux tours, le 1er Mai.

5 avril 2007

I got it !

Après avoir envoyé 113 CV (j'ai compté), après avoir répondu à 39 offres officielles de post doc, après avoir envoyé 80 candidatures spontanées, passé 8 entretiens, à Lund (Suède), Cambridge (UK), Orsay (Fr) et autour de San Francisco… et après avoir refusé 3 propositions, voici le dernier épisode de la saga : « Je veux travailler ! »


Un des conseils que l’on nous donne lors de la dernière année de thèse est de préparer notre futur. En particulier pour ceux qui veulent continuer dans la recherche et veulent faire un ou deux ans de post-doc. Préparer le futur, cela signifie penser le plus tôt possible à prendre contact avec des labos, parmi les collaborations que l’on a pendant la thèse, parmi les personnes rencontrées dans les conférences… Ouais, facile à dire. Si trouver un post-doc intéressant, à l’endroit désiré et sans l’aide d’un grand professeur qui vous aime bien est déjà assez compliqué et long, alors en trouver DEUX est (assez compliqué et long) z (z compris entre 2 et 4, question d'inter-corrélations).

C’est pourtant ce que nous devions faire Aurélie et moi en terminant notre thèse en octobre 2006. Si ma recherche de post-doc a commencé dès le mois de mars 2006 en répondant à des offres en Suède tout d’abord (et un entretien à Lund en juillet) et en prenant des contacts avec des labos en Europe, notre recherche parallèle n’a débuté qu’à partir d’octobre-novembre. Nous nous sommes focalisés d’abord sur l’Europe et l’Angleterre. Prises de contact, envoi de CV et entretien pour moi à Cambridge (UK) à la fin Octobre, juste après ma soutenance de thèse. D’autres contacts ont été pris à Canterbury et à Londres puis Cambridge pour Aurélie. Ah ! un premier lieu commun ! La joie fut de courte durée, je n’ai pas été retenu pour le poste. Mon CV commençant à bien circuler parmi mes connaissances, j’ai eu ensuite l’occasion de passer un entretien pour un poste à Orsay (région parisienne). Le poste était assez intéressant, très proche de mon travail de thèse, mais la région ne nous plaisait pas trop et Aurélie ne se sentait pas d’y travailler. Mon non plus d’ailleurs. Entre temps, Aurélie passe des entretiens en Suisse à EPFL (Lausanne). Le contact est bon ! Ils la veulent ! Enfin… en deuxième position dans la liste. Nos plans s’écroulent, on en était déjà presque à chercher un appartement à Lausanne… Retour à la case départ ? Non, pas tout à fait car Aurélie se fait proposer un poste à… San Francisco ! Ouhah, le rêve américain, la Californie, la possibilité de découvrir, apprendre, rencontrer. Hésitations… Allez, on y va ! Tu crois ? C’est loin ! Ouais, mais c’est peut-être une occasion à saisir tant qu’on est jeune non ? Et puis, on est libres tout les deux. T’as raison.

Et moi dans tout ça ? Ben, toutes mes recherches antérieurs sont à mettre à la corbeille ! Tous mes contacts ? Effacés, oubliés ! Bref, retour à la case départ. En plus, notre décision est à peine prise que je reçois une offre de poste à Cambridge… que je refuse. C’est vraiment mal foutu !

Envoi de nouveaux CV, lettres de motivation, réponses à des offres officielles dans la « Bay Area » (région de SF), prise de contact obligatoire avant de partir sur place pour essayer d’avoir des entretiens… je commence à être rôdé. Aurélie commence à travailler, je n’ai pas encore de rendez-vous et je ne peux rester sur le territoire que 90 jours… Stress. Et si c’était le piège américain ?

Finalement, je réussi à avoir de bons contacts. Prises de rendez-vous, entretiens. A UCSF, à Stanford University. Il faut attendre. Nouveaux entretiens, nouveaux contacts, tout s’accélère. Le blé est poussé, c’est l’heure de la moisson !

Mardi dernier, je reçois une offre de post-doc au Synchrotron de Stanford. Très intéressant, très proche de mon travail de thèse, très fondamental. Il s’agit de travailler sur une membrane hydrophobe (type Gore Tex) et d’y regarder la dynamique de l’eau avec les méthodes synchrotron. L’argent viendrait de Stockholm (Suède), avec la possibilité et le devoir d’y passer quelques séjours.

Mercredi, le lendemain, je suis à Stanford pour passer un second entretien à l’université. Le premier s’était très bien passé, je devais cette fois-ci rencontrer le reste de l’équipe. C’est très intéressant encore, dans un département sur l’environnement, l’eau et l’énergie. Il s’agit d’un travail très expérimental pour étudier les écoulements d’eau dans des formations géologiques, des roches, du charbon. L’application est le stockage géologique du CO2. L’équipe est très sympa. Je leur mets la pression : « j’ai d’autres offres sur le feu, il faut que je donne une réponse demain ». Bingo ! Le soir même je reçois une proposition écrite de leur part. Y’a des jours comme ça !

Me voilà maintenant dans l’obligation de choisir entre deux postes. Quel confort !

Mon choix s'est finalement porté sur les écoulements de gaz dans les roches. Début le 1er Mai, en attendant de faire les papiers, dont fameux visa J1.

JCP

1 avril 2007

L'ouest américain en voiture... et en diligence

Cesar Chavez ? Ce nom ne vous dit peut être rien. A nous non plus… jusqu’à vendredi 30 mars. En effet, pour commémorer la naissance de cet homme honorable, une grande partie des écoles et des universités de Californie était en repos vendredi. Cesar Chavez a créé dans les années 60 la « United Farm Workers union » et s’est battu pour donner de meilleurs conditions de travail aux fermiers Mexicains qui voyageaient de ferme en ferme pour le besoin des récoltes et du travail de la terre. C’est un homme connu ici, au même titre que Martin Luther King. En dehors de cette majorité d’écoles et d’universités, tout le monde était au boulot vendredi. A vrai dire, on n’a pas vraiment compris qui travaillait et qui ne travaillait pas… Quoi qu’il en soit, AL n’était pas au labo et nous en avons profité pour nous balader.

Grâce à Svetlana, notre colloc, nous avons pris connaissance de la liste des visites guidées gratuites dans San Francisco. La semaine passée nous avons suivi la visite du « Ferry Building », grand monument dans le port qui accueillait les paquebots des quatre coins du monde au début du XXème siècle. Il a été reconstruit après le tremblement de terre de 1906. Vendredi, la deuxième visite guidée nous a conduit dans le « Financial District » et nous a fait découvrir quelques secrets concernant certains grands buildings dans le centre ville. On a pu dénicher quelques coins sympathiques comme des jardins publics sur les toits, des fontaines… et beaucoup de banques, dont la fameuse Wells Fargo. L’histoire de la Wells Fargo & Co. est intimement liée à celle de la ruée vers l’or du milieu du XIXème siècle (la première pépite a été découverte en 1848). Cette compagnie a été crée à cette époque pour distribuer du courrier et convoyer l’or et les biens des populations émigrées du « Golden Rush ». Les superbes diligences valent le coup d’oeil. Nous avons pu en voir une magnifique dans le musée de la banque.

A voir également dans le musée : de la poudre d’or et de grosses pépites d’époque, des colts, des coffres… Bref, tout ceci était très excitant pour le grand amateur de western que je suis ! Je me suis pris pour Blondin dans Le Bon, La Brute et Le Truant… Vous comprenez maintenant pourquoi nous sommes devenu clients de cette banque ?

En fin d’après midi, nous sommes allés à l’Exploratorium. L’architecture est magnifique, mais ce qui nous intéressait était à l’intérieur. Cette soirée était réservée aux employés de l’UCSF (et leur conjoint) ; la visite était donc gratuite. Dans ce grand volume est rassemblée une grande quantité d’expériences scientifiques sous forme ludique sur l’optique, la mécanique, l’acoustique… Nous nous sommes attardés tout particulièrement sur l’effet gyroscopique. Pour ceux qui étaient présents pour Noël à La Bresse, nous posterons bientôt un petit film sur l'expérience de la chaise tournante. Vous verrez que cette manip' n’était pas si farfelue ! Pour ceux qui ont passé l'agreg, non non, on ne s'en lasse pas (même si les explications ressortent confuses).

Samedi et dimanche nous avons loué une voiture, histoire de nous échapper un peu de la ville. Premier contact avec la circulation ici, et avec les boites automatiques américaines… EASY ! Rien à voir avec les boites manuelles, conduire aux Etats-Unis est un jeu d’enfants. Prenez une auto tamponneuse. Deux pédales : accélérateur + frein. Pour les directions ? Facile : les rues sont toutes parallèles les unes aux autres et les croisements sont presque tous à angle droit. Bref, c’est du gâteau (pour JCP au moins!).

Avec quelques connaissances françaises, nous sommes partis samedi vers le nord, via Golden Gate Bridge (conduire sur le pont procure une émotion certaine). L’objectif de la ballade était Point Reyes, une avancée dans l’océan, avec un phare et un observatoire sur l’océan pour regarder la migration des baleines grises. En effet, à partir d’octobre et jusqu’à la fin mars, les baleines grises quittent l’Alaska pour rejoindre le golfe du Mexique (où les mamans baleines accouchent), en passant au large de San Francisco (puis trajet retour). Malheureusement, le trafic devait être très peu dense puisqu’elles avaient pris un jour d’avance et il n’y en avait pas ce samedi… Par contre on nous a dit que, la veille, 25 d’entre elles avaient été vues ! On reviendra l’an prochain !

L’autre particularité de cette région est d’être située pile sur la faille de San Andreas. On y trouve des chemins bordés de panneaux explicatifs intéressants. On peut y apprendre ce qu’il faut toujours avoir dans sa maison en cas de violent « earthquake », également que certaines maisons se sont déplacées ici de plus de 7 m pendant le grand tremblement de terre de 1906. Nous avons marché juste sur la faille… mais rien ne le laissait supposer a priori, mis à part une rangée de piquets bleus, plantés pour nous attirer…

Au bord de l’océan, certains autres panneaux sont aussi très instructifs pour prévenir les surfeurs. Sur cette plage a eu lieu une attaque de requins dans seulement 6 pieds de profondeur d’eau.

Au retour, nous nous sommes arrêtés à Sausalito, petite bourgade bourgeoise située juste au nord du Golden Gate Bridge. On y a l’après midi une vue magnifique sur SF.

Bref ce week-end était très touristique et enchanteur. Quel bonheur de sortir de la ville et de goûter à la nature dans les forêts d’eucalyptus (importés il y a longtemps d’Australie). Les senteurs des arbres, de la terre et des fleurs sont partout dans l’air, exaltées par la chaleur du soleil. Nous sommes rentrés heureux… et quelques peu assommés par le soleil.

Aujourd’hui dimanche, nous avons profité de la voiture pour aller faire quelques courses à Trader Joe’s, ce magasin qui nous sauve la vie. On y trouve en effet de très bons produits, presque comme chez nous, à différence près que les bons produits coûtent chers ici (...et la nourriture en général)! Nous avons même pu acheter du comté français, c’est dire ($18 pour 2 livres, soit près de 1 kg). Pour agrémenter notre quotidien, nous avons aussi réussi à dénicher (recycler) un sommier + matelas (queen size) pour notre chambre, grâce à notre colloc ! Yahoo, fini le matelas pneumatique. On prend environ 50 cm de hauteur. On s’embourgeoise !

JCP